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samedi 8 septembre 2007

Samâdhi pâda , Chap. 1 de Patanjali, traduction de Bouanchaud


I.1 Et maintenant voici l'enseignement traditionnel du yoga.
I.2 Le yoga est la faculté de diriger les activités du psychisme.
I.3 Alors, "le principe de conscience" s'établit en sa réalité.
I.4 Sinon, il y a identification aux activités du psychisme.
I.5 Les activités du psychisme, regroupées en cinq catégories, produisent ou non la souffrance.
I.6 Ce sont : la saisie mentale, l'erreur, l'imagination, le sommeil profond, la mémoire.
I.7 Les saisies mentales sont la perception sensorielle, la réflexion et le témoignage digne de foi.
I.8 L'erreur est une connaissance incorrecte établie sur une interprétation inexacte de la réalité.
I.9 L'imagination est une connaissance formée de mots sans objets réel correspondant.
I.10 Le sommeil profond est un fonctionnement psychique caractérisé par l'absence d'activité mentale consciente.
I.11 La mémoire est le fait de retenir un objet expérimenté.
I.12 La faculté de diriger les activités du psychisme s'obtient à la fois par la pratique persévérante et le détachement.
I.13 La pratique persévérante est l'effort vers cette stabilité.
I.14 Mais elle n'est fermement fondée qu'accompagnée d'une durée prolongée, sans interruption, avec confiance et zèle.
I. 15 Le détachement est la maitrise de l'absence de désir pour les objets vus et entendus.
I.16 Le détachement ultime est l'absence de désir pour les "qualités constitutives de la nature" du fait de la révélation du principe de conscience.
I. 17 L'état de samprajnâta passe successivement par une saisie réflexive, puis subtile, par la béatitude et par la pleine conscience de soi-même dans l'expérience.
I. 18 L'autre état de samprajnâta est la substance d'imprégnations suite à la persévérance de l'expérience psychique du renoncement.
I 19 Etat inné des "êtres libérés de leur corps" et des "êtres invisibles".
I. 20 Chez les autres, la foi précède l'énergie, la mémoire, la concentration parfaite et la connaissance.
I. 21 Proche est le but pour ceux qu'anime une ardente impulsion.
I. 22 Ensuite, des spécificités existent aussi du fait des tendances : doux, moyen et vif.
I. 23 OU bien par un abandon au Seigneur (s'obtient l'orientation des activités psychiques).
I. 24 Le Seigneur est un principe de conscience particulier, exempt des causes de souffrance et des actions, résultats et latences qu'elles entrainent.
I. 25 En lui se trouve l'origine de l'omniscience.
I. 26 Non assujetti au temps, il est le Maitre, même pour les anciens.
I. 27 La "syllabe sacrée" l'exprime.
I. 28 Sa répétition avec concentration sur sa signification conduit à sa réalisation.
I. 29 Alors surviennent l'obtentiont d'une conscience intérieure et la réduction des obstacles.
I. 30 Maladie, inertie mentale, doute, précipitation, épuisement, intempérance, illusion sur soi, manque de progrès, régression sont les obstacles, causes de dispersion psychique.
I. 31 Souffrance, pensée négative, agitation physique, inspiration et expiration désordonnées accompagnent la dispersion psychique.
I. 32 La pratique persévérante d'un seul principe a pour but leur élimination.
I. 33 La sérénité psychique provient de l'attitude mentale d'amitié face au bonheur d'autrui, de compassion active devant son malheur, de joie face à sa vertu et de neutralité vis-à-vis de son erreur.
I. 34 Ou bien la sérénité s'obtient par l'expiration et les rétentions de souffle.
I. 35 Ou bien la stabilité mentale est obtenue par le développement de l'objectivité sensorielle.
I. 36 Ou encore par la dissipation de la souffrance et une lucidité lumineuse.
I. 37 Ou bien l'esprit prend comme objet de concentration un être aux passions apaisées.
I. 38 Ou bien en s'appuyant sur la connaissance issue des rêves et du sommeil profond.
I. 39 Ou par tout enquête méditative conforme à ses affinités.
I. 40 Alors la maîtrise des facultés psychiques s'étend de l'infinement petit à l'infinement grand.
I. 41 Le samâpatti survient lorsque, les activités psychiques étant focalisées, l'esprit transparent tel une pierre précieuse reflète uniformément les caractéristiques de l'objet perçu, de l'instrument de perception et de "l'agent qui perçoit".
I. 42 Le samâpatti relatif au plan dense est celui où sont mêlées les représentations de l'objet : nom, essence et connaissance que l'on en a.
I. 43 Le samâpatti au-delà du plan dense de l'objet est l'apparition de sa seule essence. La mémoire est totalement purifiée, comme si l'esprit était dépourvu de son identité.
I. 44 Et par ceux-ci s'expliquent précisément le samâpatti relatif au plan subtil et au-delà dont les objets sont subtils.
I. 45 Et la subtilité de l'objet culmine dans l'absence de manifestation.
I. 46 Ces quatre états sont précisément le samâdhi avec germe.
I. 47 Dans la parfaite maîtrise du samâdhi au-delà de la saisie subtile de l'objet, brille sereinement le Principe essentiel.
I. 48 Ici, la connaissance suprême est porteuse de vérité absolue.
I. 49 Révélant l'essence spécifique de l'objet, elle diffère des deux connaissances issues de la tradition et de l'inférence.
I. 50 L'imprégnation née de cette connaissance suprême s'opppose aux autres imprégnations.
I. 51 Dans l'arrêt aussi de ce samâdhi par arrêt de tout apparaît le samâdhi sans germe.

Posté par Yog sur le forum Sous l'arbre de Bô

dimanche 2 septembre 2007

Le désaxage de la conscience


''On me demande souvent quoi faire une fois qu'on est dans l'état de conscience idéal pour se projeter. Il suffit en général d'utiliser la technique toute simple que je nomme "désaxage de la conscience". Je ne crois pas l'avoir lue sous cette forme si simple jusqu'à présent, alors que c'est pourtant la méthode la plus rapide. A vrai dire, ce n'est même pas vraiment une méthode, puisque cela revient à dire que sortir de son lit requiert une méthode. Mais il y a juste un petit "truc" à saisir pour faire des projections très rapidement et à répétition.

Dans un état de relaxation physique et mentale profond (depuis l'état de veille ou, plus rapide, depuis un réveil nocturne ou matinal), allongé sur le dos dans votre lit, vous ne sentez plus certaines parties de votre corps et semblez à la limite du sommeil, pourtant votre conscience demeure alerte bien qu'en apparence "embuée".

Prêt à vous projeter, vous devez alors désaxer votre conscience pour terminer définitivement le shift hors du corps physique. Pour ce faire, rien de plus simple : visualisez que vous vous retournez pour observer le mur à votre gauche (ou votre droite). Essayez de bien maintenir la sensation de regarder dans une autre direction que celle de votre corps physique, en restant concentré sur votre environnement. Si cela force un peu et que votre conscience fait des aller-retours entre la position réelle du corps physique et l'autre position visualisée, laissez vous aller encore un peu plus profondément, et réessayez en douceur, en forçant légèrement mais sans précipitation. Des symptômes habituels de projection peuvent alors se manifester (battement dans la poitrine etc.) Sinon, en général, la nouvelle position imaginée du schéma corporel (de la "sensation du corps"), à 90° par rapport au corps physique, est aisée à maintenir.

A partir de là, il suffit de lancer ses jambes vers l'avant (depuis la nouvelle position) comme pour se relever d'un bond. Vous êtes en projection. Si vous avez des difficultés à voir, n'essayez pas d'ouvrir les yeux, mais demandez fermement à obtenir la perception visuelle ("je veux voir", "clarté" etc.) et continuez sans le cas échéant, en vous éloignant de votre lit, elle apparaîtra plus tard.

Le désaxage permet ainsi tout en prenant son temps de séparer complètement le double projeté du corps physique au sein du même plan spatial, pour terminer le passage complet de la conscience principale dans ce dernier sans faire de nombreux aller-retours de conscience entre les deux. Cette méthode permet aussi de se projeter malgré une relaxation physique un peu insuffisante, bien qu'il faille alors forcer. Une fois qu'on peut se maintenir dans un autre axe spatial au niveau de la conscience, le tour est joué.''

Par Kalonek du forum d'Astral Sight